TELEMAQUE, L'AFFRANCHI

«Affranchi éduqué», aime à se définir l’artiste français d’origine haïtienne Hervé Télémaque, en référence à son arrière-arrière-grand-père descendant d’esclave. Il a 20 ans quand il fuit la dictature de Duvalier en Haïti. Il n’y retournera que 27 ans plus tard. Pour sa première rétrospective au Centre Pompidou en 2015, il a choisi ce tableau au titre évocateur «Petit célibataire un peu nègre et assez joyeux», manière de dire qu’un Noir peut être autre chose qu’un bon père de famille ou un bon ouvrier : un être libre et libertin et pourquoi pas un intellectuel. Le titre résume bien l’esprit piquant et le regard lucide de cet artiste hors normes initié au Pop Art à New York, confronté au racisme puis exilé en France où il fréquente les surréalistes et participe à l’aventure de la «Figuration Narrative».

François Lévy-Kuentz a recueilli sa parole, tour à tour savoureuse, amusée et profonde. C’est quoi être un artiste ? L’acte de peindre ? La négritude ? La sexualité ? Le film est un voyage philosophique souvent jubilatoire, une pensée en mouvement, entre métaphores visuelles, pensée critique et histoire haïtienne.

Complément :
- un entretien de 10 minutes avec François Lévy-Kuentz, le réalisateur.