L'OBSEDE

Freddie Clegg, un employé de bureau ordinaire, nourrit une passion pour les papillons, dont il est un fervent collectionneur, et pour une jeune étudiante, Miranda Grey. Un jour, il l’enlève et la séquestre dans la cave d’une grande maison isolée. À son réveil, Clegg lui assure qu’aucun mal ne lui sera fait.

Voici l’un des derniers fi lms de William Wyler, cinéaste prolifi que, multi-oscarisé et auteur de quelques-uns des classiques du cinéma hollywoodien, qu’il s’agisse des Plus belles années de notre vie, Vacances romaines, Ben Hur ou La Maison des otages. L’Obsédé, comme La Rumeur, réalisé quatre ans auparavant, démontre la capacité de Wyler à tourner aussi bien des superproductions que des fi lms intimistes. Ici, il adapte fi dèlement un premier roman de John Fowles et mise sur deux acteurs en devenir : Terence Stamp, acteur d’origine anglaise qui trouve en Freddie Clegg son premier grand rôle, avant d’incarner trois ans plus tard le troublant visiteur
du Théorème de Pasolini, et Samantha Eggar, que les amateurs de fantastique connaissent surtout pour son rôle de mère malade dans Chromosome 3 de David Cronenberg (1979).
Huis clos oppressant entre deux individualités que tout oppose (l’amour, la classe sociale, le
niveau de culture), combat de titans mais dont les mots constituent les seules armes, L’Obsédé
plonge aussi dans l’envers morbide du Swinging London des années 1960 et développe de
manière très subtile des rapports inattendus entre ce ravisseur amoureux et sa proie.